
————————————————
Mes pas claquèrent bruyamment contre les marches en bétons de la Banque centrale. Les bras rempli de dossiers, je courrai pour attraper l'ascenseur. Meï, ma patronne, m'attendait sur les dents douze étages plus haut avec un possible investisseur coréen. Je devais me dépêcher. Peu importe le temps que je prendrai pour arriver que ce soit deux secondes comme deux minutes elle sera inexorablement en colère. Mais chaque minute qui passait était un motif de plus que cette mégère trouvait pour justifier mon renvoi.
Pour mon plus grand bonheur je réussis à passer les portes de l'ascenseur in extremis. Pour ma plus grande peine, je réussis en même temps à renverser un parfait inconnu et tous mes affaires au sol.
-Merde mais vous savez pas faire attention, pestai-je de mauvaise foi.
Rapidement, je tentai de récupérer mes feuilles et les reclasser dans leur ordre initial.
-Merci de votre préoccupation Mademoiselle, oui je vais bien, rien de cassé, railla-t-il. Je vous signale que c'est vous qui m'avez foncé dessus.
-Ouais, ouais c'est bon il n'y a pas eu mort d'homme, grognai-je.
-Non mais ma chemise est bonne à jeter.
Ayant repris presque tous les documents, je levai les yeux vers l'inconnu. Il était grand. Ses cheveux bleus pastel étaient attaché en une basse queue de cheval. Ses prunelles violettes me contemplèrent, amusées. Il portait un costume fait sur mesure, bleu marine, sans cravate, les deux premiers boutons de sa chemise étaient ouverts laissant entrevoir des tatouages dans son cou et sur sa clavicule. Le seul hic dans sa tenue super chic était l'énorme tache de café s'étendant sur sa chemise blanche, à peine repérable...
Alors qu'il se relevait, un sentiment inconnu naquit dans ma poitrine, une sorte de chaleur. Qu'est ce que c'était ? Oh, oui, je le reconnais, voilà il y a fort longtemps qu'il ne m'avait pas été donné de pouvoir le ressentir. C'était si soudain, si inattendu. Mon verdict était sans appel, c'était bien de la pitié. Si il ne me dégoutait pas autant, et j'avais eu un peu de coeur, je lui aurais donné mon numéro et aurais probablement remboursé sa chemise mais le destin en avait décidé autrement.
Je m'apprêtai à lui faire une réflexion sur son manque de goût et lui signifier le peu d'intérêt que je portais à ses déboires quand il s'apprêta à se saisir du dernier dossier.
-Bats les pattes laideron ! criai-je en tentant de le récupérer.
L'animal, plus rapide, s'en était déjà emparer et le feuilletait.
-Je vous le rends si vous acceptez de venir prendre un verre avec moi.
-Non mais il vous manque un grain, m'écriai-je en sautant vainement pour le récupérer. C'est quoi cette technique de drague foireuse ? Vous sortez ça à toutes les femmes que vous faites chier ? Rendez-moi ça tout de suite ou je porte plainte pour harcèlement sexuel !
Il rit et le brandit au dessus de sa tête pour me narguer. Je ne dépassais pas le mètre soixante-cinq alors que lui devait allègrement arriver au mètre nonante
-Je vous trouve amusante. Ce n'est pas la première fois que je vous croise et vous m'intriguez. Il y a longtemps que je n'ai pas vu un spécimens dans votre genre
-Non mais allez vous faire soigner ! Si vous sortiez de temps en temps de chez vous l'ermite peut-être que vous verrez d'autre représentantes du beau sexe. Maintenant avec votre tronche et votre manière d'aborder ça ne m'étonne pas que ça n'arrive pas souvent !
-Alors ? Me sourit-il le dossier toujours dans les mains.
Je m'apprêtai à l'insulter de tous les noms quand les vibrations intempestives de mon portable dans la poche interne de ma veste semèrent le doute dans mon esprit. Ça devait probablement être Meï et si elle appelait, ça ne pouvait que dire qu'elle était furax. Après tout je pouvais très bien lui dire oui une fois pour toute, histoire qu'il me fiche la paix pour ensuite lui poser un lapin. Je devais me dépêcher de récupérer ce dossier et foutre le camp. Comme pour m'inciter à accepter, les portes s'ouvrirent sur mon étage.
-Bien, sifflai-je.
-Votre nom ?
-Quoi ? M'enquis-je légèrement paniquée que les portes se referment.
-Comment vous vous appelez, insista-t-il en bloquant la fermeture avec son pied.
-En quoi ça vous intéresse ? Pestai-je en tentant de récupérer le dossier qu'il leva un peu plus haut.
J'étais sincèrement en train de peser le pour et le contre de lui balancer un coup de genou dans les parties et m'enfuir avec les documents. Les coloss qui s'occupaient de la sécurité dans le bâtiment me firent changer d'idée.
-Sakura Haruno, mentis-je.
Il sourit, me rendit le dossier et avant que les portes de l'ascenseur ne se ferment, me souffla:
-Moi c'est Suigetsu. Je t'attendrai à dix-huit heures devant le bâtiment, Karin.
Mon coeur manqua un battement à l'entente de mon véritable prénom. Comment ce taré avait-il su? En voyant le temps que j'avais perdu, je repris ma marche rapide vers le bureau dans lequel la harpie m'attendait. Ce fut mon reflet dans la porte vitré qui répondit à précédente question. Foutu badge... De toute manière ce type pouvait bien attendre, elle ferait en sorte d'avoir déguerpi avant dix-huit heures et de ne plus jamais le recroiser. Plutôt se pendre que d'aller boire un verre avec un homme pareil. Célibataire ? Oui. Désespérée à ce point ? Certainement pas !
Mitsuki-snape, Posté le jeudi 11 mai 2017 12:19
sabaku-no-livna a écrit : " "
Mercii ^^